Rita El Khayat nous fait l’honneur de sa présence dans le cadre du séminaire « Une écriture du dialogue. Parcours à travers la littérature française et francophone » en hommage à Anna Zoppellari, deux journées de rencontres organisées par le Département de Sciences Humaines de l’Université de Trieste en partenariat avec l’Alliance Française de Trieste.
Mercredi 12 octobre à 19h à l’Alliance Française de Trieste
Rencontre en français introduite par Sergia Adamo
Rita El Khayat
La violence intemporelle contre les femmes
Mahsa Amini a été lynchée parce qu ‘elle ne portait pas bien le voile islamique : les femmes, partout dans le monde, sont l’objet de violences de tous les types et de toutes les formes. La violence contre les femmes est traditionnelle et revêt des aspects infiniment divers. La déconstruire et l’expliquer équivaut à la combattre pour l’arrêter.
Rita El Khayat est écrivaine, psychiatre et anthropologue. Elle a étudié la médecine à Rabat et la psychiatrie à Casablanca. Partie pour Paris, elle y continue ses études de psychiatrie et se spécialise en Médecine du travail et Ergonomie de la médecine de l’espace. Au cours de son séjour à Paris, elle étudie l’arabe classique à l’Institut national des langues et civilisations orientales.
C’est au cours de cette période que commence son activité littéraire : depuis lors, elle a écrit plus de trente livres. En tant que psychiatre, elle a été l’élève de Georges Devereux, l’inventeur de l’ethnopsychiatrie. En 2008, Rita el Khayat a été proposée pour le Prix Nobel de la Paix et a reçu la
nationalité italienne des mains de l’alors président Giorgio Napolitano ; elle a enseigné dans plusieurs universités italiennes, à Milan et à Chieti entre autres.
Sa formation scientifique éclectique influence ses intérêts culturels qui embrassent des perspectives différentes. Poète, romancière, essayiste, directrice de maisons d’édition, animatrice culturelle, El Khayat peut être considérée comme une voyageuse entre les civilisations et les cultures.
L’œuvre de Rita El Khayat est caractérisée par une dynamique intellectuelle qui lui permet de passer continûment du social au personnel. D’un point de vue thématique, cette liberté d’expression porte l’écrivaine à aborder des questions particulièrement aiguës telles que le suicide, la folie, la condition féminine et le travail féminin dans le monde arabe, la sexualité, la migration, en passant toujours du plan de l’individu à celui de la collectivité.
Rita El Khayat, une écrivaine de l’intime et du social, Anna Zoppellari, Il Tolomeo, 20, 2018, 55-58
